Ce jour-là, Lola Lokidor vivait seule dans une grande maison au bord de la mer. Maison dont la silhouette aux volets bleus se découpait sur fond de falaises blanches.
On frappa. À la porte, il y avait un petit homme au teint de papier mâché. Très chic : costume trois-pièces à l’ancienne – mais pieds nus, étant donné le sable.
— Je suis Archim Bornemer, fit-il savoir sans ambages.
Elle se souvint que quand son grand-père, l’écrivain Joseph Bornemer, était mort (décédé), il avait laissé à ses enfants sa maison sous les pins maritimes, son bureau tapissé de livres et son garage converti en atelier de bricolage. Mais grand-papa Joseph n’avait plus toute sa tête : il avait oublié de reconnaître tous ses enfants et donc par la même occasion ses petits-enfants.
— Vous devez être mon frère, alors, consentit-elle, ou demi-frère… ou cousin ? Je suis Lola Lokidor – un pseudonyme, bien entendu.